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d'accueil Mise
à jour - Mai 2011
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Aperçu
sur des "religions" préhistoriques
L'existence de calendriers rituels stello-luni-solaires élaborés, incluant la notion de cycles pluri-annuels qui s'affirme à travers les images liées aux plus grandes figures mythiques, nous fait entrevoir au paléolithique ce qu'il faut bien appeler des "religions", des ensembles de rites et de croyances assez structurés pour lancer en pèlerinage et réunir sur des lieux saints des tribus nomades ou semi nomades plus ou moins apparentées. Le trait dominant de cet ensemble de croyance paraît être la vénération pour une énergie céleste créatrice de l'Univers dont la majesté se révèle dans la nuit étoilée "Ils
allaient, les yeux fixés sur les étoiles",
dit le Livre des Mayas, On peut penser que
cette forme de religiosité s'est imposée durant la dernière
glaciation, quand le ciel se révélait au regard aigu des
chasseurs aussi pur qu'il se révèle aux astronomes qui
construisent leurs observatoires sur les plus hauts sommets enneigés. Dans cette religiosité à dominante nocturne, nous l'avons aussi constaté, la lune joue un rôle fondamental en tant que messagère la plus proche de nous. Elle nous montre le caractère cyclique des flux énergétiques invisibles. Quand parfois les éclipses viennent tout à coup perturber cet enchaînement rassurant (le Ankh), on s'aperçoit que la continuité du Vivant n'est pas une donnée sûre (voir les manifestations rituelles qui marquent cet événement encore maintenant dans nombre de cultures). Dans la version de Ssu Fen du mythe des Dix Soleils, recueilli par Jacques Pimpaneau, la Grande Mère Céleste est malade. L'énergie cosmique a besoin d'être soutenue, encouragée. Comment ? Par des échanges avec l'énergie humaine, des "passages de vie" entre terre et ciel. Ce seront les grands rites sacrificiels dont le souvenir, sous toutes les formes, marque dramatiquement et de manière obsessionnelle la mémoire mythique. Les concepts religieux de la préhistoire et les pratiques qui en découlent paraissent ainsi s'être conservés quasiment intacts dans ce que nous savons des croyances et des cérémonies des cultures précolombiennes, et particulièrement Aztèques. Le berceau de fermentation religieuse, où se serait élaboré l'un des calendriers cérémoniels cycliques les plus prestigieux des âges de la pierre, semble se situer entre Asie et Europe, dans les régions caucasiennes, au Nord des sommets sacrés de l'Ararat où confluent nombre d'images mythiques primordiales. Dans ce répertoire d'images, les figures d'étoiles annonciatrices dont nous avons énuméré les principales interprétations, sont aisément reconnaissables. L'époque où la "Lune aux Gémeaux" (interprétés comme deux frères ennemis) est le signal dominant des liturgies, paraît correspondre, conformément aux vues de Tilak, à l'aube des temps proto- historiques où déferle le grand bouleversement que constitue l'essor du mode de vie agricole. On y voit s'instaurer de nouvelles formes de pensée entraînant de nouveaux codes d'organisation sociale, s'adoucir - très progressivement et jamais définitivement - les tueries rituelles remplacées par des sacrifices d'animaux (thême du "sacrifice d'Abraham") et les cérémonies saisonnières se théâtraliser avec éclat. Le cercle de Stonehenge, dont les doubles pierres levées réunies par un linteau dessinent ce qui est encore le signe des Gémeaux, marque probablement la réussite architecturale de ce moment de l'aventure humaine. |
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