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SOMMAIRE

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Le retour attendu du signal saisonnier
le plus évident
Le secteur du ciel étincelant
Rassemblement d'images sacrées



Les figures dessinées
dans la nuit par les étoiles,
figures "dramatiques" par nature



Pourquoi  ce repérage
sur des étoiles saisonnières?
La mesure du Temps par "lunes"



Quand l'imagerie lunaire
s'allie à l'imagerie stellaire
pour composer les séquences
du "cinéma mythique"



La condition humaine
et son évolution
dans la mémoire collective

Mise à jour - Mai 2011


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English version

 

La transmission du savoir avant l'écriture,
idéogrammes et mythologie

On conçoit que la transmission des connaissances acquises fut, au cours de tant de millénaires, une préoccupation constante des cultures successives. Ce passage de pensée se fit essentiellement par la tradition orale, utilisant la voix et le geste soutenus par un accompagnement rythmique favorable à la mémorisation. Mais la palette calendaire paléolithique de l'abri Blanchard que nous avons évoquée, montre que, bien longtemps avant l&lsquo;invention de l'écriture proprement dite, cette transmission orale s'accompagna de multiples signes visuels allant de la simple incision à la sculpture et à la peinture, tout un répertoire de représentations riches de pensée complexe : des millénaires, là encore, d'expression idéographique.

C'est précisément ce répertoire qui nous paraît être à la source d'un grand nombre d'images mythiques prestigieuses. Nous l'avons vu à propos de l'Imgid, du Sphinx, de Pégase, du Centaure, etc.

L'Egypte sur ce point fait figure d'héritière privilégiée. Sous l'élégance de ses hiéroglyphes et de ses gravures, elle sait traduire en les condensant les concepts les plus complexes. L'image de Ta Ourt, WRt "la Grande" en est un exemple frappant. Il vaut la peine de s'y arrêter.

Puissance céleste comme Hèra/Junon, la Grande, vénérée comme protectrice de la lactation et des soins qui concernent la petite enfance, veille sur l'apparition de chaque nouveau-né. Puissance sidérale, nous la voyons régner sur les parois des sarcophages, sur les Livres des Morts, sur les plafonds astronomiques, souveraine du Passage de l'An qui est aussi Naissance d'un Temps Neuf. Sur la carte céleste dite "zodiaque" de Dendarah, elle est à sa juste place, au milieu du ciel, au voisinage de Cassiopée (la Chaise), à équidistance du groupe Orion-Taureau et du groupe Scorpion-Sagittaire, les deux points où elle coupe le Zodiaque : c'est la Voie Lactée.

Ta Ourt la grande

Comment traduire en un seul dessin les aspects si divers de cette entité qui fut au coeur de croyances fondamentales ? Elle est Fleuve du ciel et force en action : on lui dessinera un corps d'hippopotame, puissance du fleuve. Entité cosmique elle est créatrice de Vie et Fleuve de Lait : on donnera à l'hippopotame le ventre gravide et les deux seins d'une femme enceinte. La Galaxie paraît couper le ciel en deux : on lui fera tenir un grand coutelas. En ses ondes se retrouvent les âmes des créatures passées par la mort : on accolera à son échine l&lsquo;image du crocodile le faux dormeur du Nil qui soudain vous happe et vous fait disparaître dans les flots (que l'on ponctuera d'étoiles pour bien marquer son caractère céleste et symbolique). Mais la vie cosmique n'a pas de fin : on dotera la figure composite ainsi tracée du Ankh, le noeud des cycles toujours renouvelés et pour qu'on comprenne bien que cette mort terrestre qui nous effraie tant n'est qu'une apparence, on ajoutera un détail graphique ingénieux : la Grande tiendra solidement serrée dans son poing fermé les mâchoires d'une autre image de crocodile, nouvelle affirmation de la croyance en une Vie éternelle. Comment ne pas admirer la richesse expressive de ce langage en "bande dessinée" ?

Ta Ourt et lune Isi-Sôthis

Quand, avec l'évolution du mode de vie, les croyances anciennes auront été remplacées par d'autres et oubliées, la signification complexe de ces figures deviendra incompréhensible. Elles deviendront, dans nos manuels de mythologie, des "monstres" dont on se souviendra parfois, au mieux, qu'ils sont en rapport avec la vie et la mort. Déjà, au temps d'Hérodote, on racontait qu'un hippopotame avait causé la mort de Menès, le premier Pharaon fondateur : bel exemple de lecture à courte vue, absolument semblable à celle qui nous faisait encore récemment interpréter les peintures pariétales uniquement comme des représentations animalières et des "accidents de chasse"...

     
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