Aux frontières de l'animalité,
des intuitions justes sur la nature du Vivant et la condition humaine ?

Les sensations aiguës et les émotions violentes éprouvées par les hominiens lors du déchaînement des orages, éclairs, foudre et tonnerre, feu et eau, ont marqué notre espèce de façon indélébile (voir notre ouvrage : L'Enfant de la Nuit d'Orage). Elles lui ont donné le désir - aussi obsessionnel que catastrophique - de posséder l'éclair mortel pour le manier à sa guise, mais aussi des intuitions remarquables sur la nature même de l'énergie qui anime les créatures : ce "Tao", cette sorte d'attraction/répulsion de deux pôles, ce caractère "électrique» du phénomène Vivant. Toute la mythologie, en tous lieux, en témoigne. La mise en regard des caractéristiques des calendriers anciens essentiellement lunaires et des grandes images mythiques nous a mis en présence de l'importance de l'attraction lunaire dans la pensée ancienne.

De façon absolument évidente, notre satellite y prend la dimension d'une puissance maîtresse de l'activité "mentale", qui incite à l'élévation vers une réalité énergétique supérieure immatérielle. A travers les mythes se dessine un désir constant d'échapper à l'attraction terrestre (mythe rémanent du vol à travers l'espace (non seulement tous les "dieux" et "déesses", mais les héros d'allure humaine, comme Persée/Perkuns, ou simiesque comme Hanuman et Soun wou Kong, etc.).

             

Comme le cycle d'incarnation/désincarnation des "âmes" qui comporte un trajet céleste entre Terre et Voie Lactée, se boucle et se renouvelle sous la conduite de la lune, on voit se confondre, dans la pensée très ancienne, attraction lunaire, activité mentale et désir d'apesanteur...

Quel rapport entre ce désir et le redressement de l'espèce ? Assisterons-nous à une rencontre entre les intuitions exprimées dans les mythes et les résultats de la recherche scientifique ?

Une rencontre, en tout cas ­ il est bon d'insister sur ce point - sans aucun rapport avec la lecture à courte vue que font de la Genèse biblique les " néo-créationnistes " qui fleurissent aux Etats-Unis. Notre étude nous montre que la mémoire mythique d'une grande partie de la planète a gardé le souvenir de l'évolution qui a mené l'être humain de la forme purement simiesque à sa forme actuelle.

Terminons donc sur une image populaire indienne apaisante. C'est une illustration pieuse du Ramayana : elle montre un Rama souriant, à figure humaine, incarnation "civilisée", temporaire comme toute chose, de la puissance créatrice; il tient dans ses bras, affectueusement, le prédécesseur dont l'étonnante énergie lui a permis de venir à bout des forces adverses, Hanuman, son ami au visage de Singe.

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