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d'accueil Mise
à jour - Mai 2011
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Lune
et météo, l'Orage :
la maîtrise de l'électricité céleste, l'image du Félin et l'image du Serpent-Dragon L'observation de la lune et de ses apparences afin de prévoir l'évolution du temps et les perturbations possibles a joué dans la vie d'autrefois un rôle capital dont nous n'avons plus aucune idée. La puissance lunaire est partout considérée comme la "Régulatrice" (MT: Medée, Méduse) des énergies fulgurantes et rugissantes qui se déchaînent dans l'Orage. Et l'Orage, opéra céleste terrifiant qui allie l'eau et le feu, les ondes fécondantes et les flammes destructrices, est partout présent dans la pensée humaine ancienne et dans la conception qu'elle se fait de la puissance divine qui "gronde" les créatures terrestres... Cette irruption d'une électricité céleste ressenties comme une force de Vie et de Mort trouve partout son symbole dans la même image animale : celle du félin. Le chat sauvage, panthère, léopard, jaguar, lion, tigre, chasseur nocturne, prédateur dévorant rarement dévoré, à la souplesse inégalée, aux bondissements imprévisibles, au pelage électrique et aux yeux phosphorescents dont la pupille peut s'amincir comme un croissant de lune, qui peut se faire doux et cruel et dont la sexualité obéit de façon spectaculaire à la pleine lune, apparaît partout comme l'image même de l'énergie créatrice-destructrice céleste descendue s'incarner dans les créatures terrestres. En Mésopotamie cette symbolique se condense sous une forme idéographique assez lisible : les sceaux mésopotamiens montrent des animaux terrestres reliés par un long cou sinueux à une tête de lionne aérienne. L'image sacrée de l' "imgid", l'icône typique souvent réalisée en or et lapis couleur d'azur, figure le caractère céleste de cette même tête de lionne en la dotant d'un corps d'aigle. La maîtrise exercée par la puissance lunaire sur les courants d'énergie de Vie et de Mort se traduit par des images (combat ou amitié) innombrables: Artémis au lion, Gorgone aux lionnes, Héraklès au lion, Dionysos au Léopard, Gilgamesh au lion, Shiva au Tigre, les étranges Pierrot au Jaguar de Nazca...
Ce compagnonnage du Pierrot et du Chat, l'Egypte en fait clairement un mariage : Ptah le "Beau Visage" à la calotte d'invisibilité et à la collerette rayonnante, est l'époux de Sekmet, la lionne redoutable (qui s'adoucira au fil des siècles en la dansante Bastet, la chatte tant aimée du peuple égyptien). Le plus remarquable des idéogrammes conçu sur ces concepts connaît encore, grâce à l'Egypte, un grand retentissement : le nom qui nous en a été transmis par les Grecs, le Sphinx, paraît évoquer l'enchaînement à l'infini, la "ligature" toujours renouvelée (Nk, Ankh, nexus, le noeud, neck, le point d'attache ), des cycles lunaires porteurs de force vitale. Cette ligature intangible des cycles offrait à l'espèce humaine dont chaque individu se sait mortel, une image de "Vie éternelle" réconfortante. Aussi, quand le mythe thébain (oedipe) donne la parole au Sphinx, son propos, bien que présenté sous forme d'énigme est assez clair ; il évoque le cycle de l'énergie vitale qui mène inéluctablement l'individu humain de la naissance à la mort, au cours d'une transformation qui connaît son apogée dans la bipédie: intuition de l'évolution de l'espèce et de son redressement ? La représentation la plus significative du Sphinx est sans doute celle qui nous vient de l'Ourartou (l‘Ararat est peut-être le lieu d'origine du symbole) ; visage humain en ivoire, couleur de lune, à l'expression souveraine et pensive sous la tiare aux doubles cornes, corps de lionne ailée en argent, la brillance claire des étoiles. Dans les représentations
monumentales égyptiennes, le visage lunaire pourra tout naturellement
prendre les traits du visage du Pharaon, en sa qualité d'intermédiaire
(MS) entre les puissances célestes et les créatures terrestres. La
Mère de la Foudre L'Orage déclenché par Soun Wou Kong, Xi You Gi, Chine Ce serpent aveuglant se hérisse de filaments lumineux : il est le Drouk (Thibet : éclair et foudre), le Drakôn (grec), le Dragon. La Chine accordera dans sa religiosité un place de choix à cette image quasi omniprésente dans son art jusqu'à nos jours. Elle voit en ce serpent hérissé issu de l'Orage qui apporte à la fois la mort par le feu mais aussi et surtout la vie par l'eau fécondante, le symbole de l'irruption de l'énergie céleste en ses deux aspects, positif et négatif, yang et yin, ce combat/alliance continuel qui est au coeur même du Vivant. Cette dualité d'essence se traduit lors de la fête du Nouvel An lunaire, par la danse combat des deux dragons dans le fracas orageux des pétards. De même, en Colchide et en Grèce, le char de Medéa (MT, MD) maîtrise lunaire, tout comme le char du dieu Mèn (lune), s'élançait dans le ciel. tiré par deux dragons. Les figures mythiques héritières de cette souveraineté lunaire sur l'orage et l'éclair viendront à bout de ce dragon. Leur lieu de culte privilégié sera situé sur une hauteur dominant un plan d'eau, lieu propice au court-circuit foudroyant (mont Gargan, Château Saint-Ange sur le Tibre, mont Saint-Michel, colline de Fourvière Lug-Dunum, Tarascon, etc.). |
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