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l'imagerie lunaire s'allie à l'imagerie stellaire pour composer les séquences du "cinéma mythique" |
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SOMMAIRE Page
d'accueil Mise
à jour - Mai 2011
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La courbe du croissant On voit la forme en croissant d'abord fin "comme un cil de jeune fille" (poésie arabe), qui se remplit progressivement, évoquer par comparaison des images qui deviendront, dans l'art sacré, avant l'écriture, des idéogrammes : ces images, comme toujours, s'inspirent primitivement de la nature, puis des inventions humaines. Les plus évidentes
montrent : Une corne. Image d'une importance idéographique et rituelle considérable. Un visage humain aux deux cornes peut symboliser le mois religieux lunaire et la Fête qu'il annonce : les 50 "vaches" volées par Hermes à Apollon ; cycle de 50 lunes. Sur ces idéogrammes, au sens oublié, la tradition orale pourra s'exercer à son aise : de la Grèce à l'Egypte, Iô (Egypte, Ioh :lune) sera à la fois princesse humaine élue par la puissance céleste foudroyante, génisse errante et mère du Boeuf Api, l'animal sacré objet des plus grandes festivités. Une coiffure aux doubles cornes fera de son porteur, à l'image de la puissance lunaire, un messager divin (image de MwS, Moïse, et tous les casques à corne). La corne lunaire, quand elle "s'emplit", présente le même jeu de sens symbolique que la pleine lune ; elle sera rhyton, vase rituel en forme de corne verseuse, dispensateur d'onde vitale, de liquide sacré et corne "d'abondance" dont on n'oubliera pas l'origine céleste. Une lame courbe tranchante. D'abord en silex ou obsidienne, puis en métal, toujours "brillante" et "inaltérable" puisque toujours renouvelée. Ce sera l'instrument de la décapitation lunaire. En Grèce, la Harpè, Swar-P, Serpe, Sabre, c'est l'arme donnée, entre autres, par Hermès à Persée pour décapiter la Gorgone aux deux crocs. Un Arc. Souvenir du temps des Chasseurs, l'image s'est imposée quasi définitivement comme l'accessoire obligé de la représentation des puissances lunaires. En Méditerranée : Artèmis-Diane; en Inde :Rama-Chandra (lune), etc. A signaler dans l'église de Volvic (Auvergne) une Vierge dotée non d'un croissant lunaire comme la plupart des Marie, mais d'un "arc". Image inspiratrice de séquences "d'action" légendaires : qui pourra tendre cet arc "d'argent", dont les flèches traversent, sans en manquer un, les douze anneaux de l'an ? La Diane Chasseresse, bien sûr (Mythe d'Arthemis visant Orion sur le conseil d'Apollon), ou bien le puissant nocturne qui se révèle dans les tempêtes : en Inde, Indra; en Chine le Grand Yi; en Méditerranée, Odusseus/Volsie/Ulixes, Ulysse.
On a vu, dans les taches qui marquent la surface lunaire, toutes sortes de formes et de personnages, entre autres, liée à l'attraction sur les liquides et la ponte des batraciens, l'image d'un Crapaud (Batrax). La figure la plus significative, attestée en Chine et sur les céramiques grecques, est celle qui forme l'oeil (à droite pour l'observateur) du visage lunaire. On peut y voir un animal en course, pattes allongées : ce Lièvre de la Lune sera la première figure à reparaître lors de la renaissance de l'astre après sa disparition. Cette position initiale lui donne une importance idéographique (signe n°1, début du mois) autant que mythique. La cité vouée, en Egypte, à la science des nombres et aux spéculations sur les origines de l'Univers, portait son nom : Ounou (WN), "cité du Lièvre". Centre d'étude placé sous le signe de Thot (puissance de résurrection lunaire, image du fin bec en croissant), elle devint pour les Grecs, la cité d'Hermès "Trismégiste", resté cher aux ésotéristes. Il n'est pas interdit de voir en ce WN, Ounou, un parent du nombre "Un" (En, Ein, Enos, Unus, One) dans sa forme la plus ancienne. On peut penser également que c'est ce lièvre signal de mois nouveau qui apparaît dans la grotte du Gabillou, contemporaine de Lascaux, émergeant à droite d'une zone hachurée qui peut représenter la partie de la lune encore dans l'obscurité. Dans les calendriers lunaires oubliés, l'image, liée au souvenir des cérémonies déclenchées au lever d'Orion, fut reportée, sur nos cartes du ciel, sous le buste du Géant.
Tournant dans le
même sens que la Terre, mais à une vitesse différente,
la lune apparaît, chaque nuit, dans un point différent
du Zodiaque qu'elle parcourt entièrement dans son cycle mensuel.
Si vous la voyez une nuit sur la tête du Taureau, elle sera le
lendemain au-dessus des épaules d'Orion. Elle parcourt le secteur
étincelant Taureau-Gémeaux en quatre nuits, voyageant
à la rencontre des figures zodiacales. Démarche
contraire aux apparences immédiates, puisque, chaque nuit, elle
paraît emportée, comme les étoiles et les planètes,
dans la même rotation du ciel d'Est en Ouest, d'Orient en Occident.
Le nom même de la Puissance lunaire pourra évoquer ce mouvement vers la gauche de l'observateur: Le nom de Cadmos, le phénicien se construit sur KTM, le mouvement vers "l'Orient" (voir la coupe de "Cadmos et le Serpent", au musée du Louvre). Sin, le Mésopotamien, honoré au Sinaï et attesté comme un des plus anciens "dieux-lune", transmettra en Méditerranée, à travers le latin (par l'étrusque ?) sa démarche "senestre". Démarche qui pourra être ressentie comme "sinistre" puisqu'elle évoque le voyage des âmes à travers la mort.
L'image symbole du moment cérémoniel de la "Lune d'Orion" se doit de respecter le mouvement opposé des deux éléments qui la composent : le Visage-lune doit viser sa direction qui est l'Orient, tandis que le corps qui le supporte doit progresser dans la nuit vers l'Occident : ainsi se crée la silhouette à la tête retournée qui hante l'art sacré. Cette démarche si particulière, le corps progressant vers la droite, la tête regardant vers la gauche, est celle de la puissance lunaire dans sa conduite des âmes vers l'Au-Delà. Elle se retrouve dans les mythes et légendes en rapport avec le voyage à travers la mort, illustrée en Egypte par l'image, constamment répétée, de Sè-Orion sur les sarcophages, en Thrace et dans toute la Méditerranée, par l'image demeurée fameuse d' "Orphée aux Enfers". Le rite humain se doit de calquer cette image lors des danses de transe d'automne, saison du Passage des Ames : ce sera le mouvement chorégraphique typique de Dionysos et de ses Ménades (les Filles de Mèn : Lune) sur les céramiques grecques.
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