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d'accueil Mise
à jour - Mai 2011
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La
rondeur de la pleine lune (suite)
La
représentation de l'astre par un oeil se traduira, dans la fabulation
mythique, par des personnages à l'un oeil unique : Gwukub Kakish
le maya, les Graiai, le Grées (GR = KR), les "vieilles lunes"
qui n'ont qu'un oeil et qu'une dent à elles trois, le très
fameux Cyclope.
C'est, semble-t-il, ce concept de "Regard lunaire", périodiquement aveuglé et restauré, qui transparaît dans le nom des Cérémonies d' "Ouverture de Cycle", qui s'illustre en Egypte dans le nom du fastueux "Nouvel An", cérémonies de passage vers un Temps nouveau, le
WP, Evoquant l'idée de "voir" corollaire de l'image de "l'oeil", (Ophtalmos, Oculus) et de l'image de "l'ouverture qui permet de voir" (Met-ope) ce thème apparaît sans ambiguïté dans le nom de la lunaire Artémis Opis. Il tient une place importante dans la mythologie sous la forme Opè, Ops, dans les noms de très anciennes figures honorées en Méditerranée orientale : Pel-Ops, Mer-Ops, Cecr-Ops, Cycl-Ops. Le passé lointain que rappellent ces figures fondatrices est souvent marqué d'anthropophagie rituelle. La sonorité même de ce "Wopa !", appel à la lune regard divin, signal de festivité, paraît avoir été transmise et vibrer encore dans son intégrité ancestrale dans le cri que lance le meneur du khoros "pontique", la danse en rond traditionnelle venue en Grèce des rivages de la Mer Noire. Quand l'image de la rondeur de la pleine lune s'allie à l'idée que la puissance lunaire est maîtresse des marées, régulatrice des ondes liquides, l'eau, la sève et le sang, et distributrice des pluies fécondantes, on voit en elle la calebasse, la gourde, la citrouille céleste lumineuse. Mythes, contes et rites s'ensuivent : Halloween, par exemple. Comme l'Egypte avait fait de l'oeil lunaire plus ou moins intact son hiéroglyphe de mesure de capacité, les cultures précolombiennes font de cette calebasse plus ou moins pleine leur glyphe de mesure. Avec l'invention de la poterie, apparaît l'image de la jarre sphérique, le vase dont on ne peut arrêter l'écoulement (Maya : Ish Mukanè; Grèce : les Danaïdes).
La décoration de ce grand récipient votif d'Eleusis (1m42) présente en haut l'Aveuglement du Cyclope à l'apparition du Grand Chien, et sur la panse un défilé de Gorgones-jarres globuleuses entourées de serpents fulgurants. Le même langage idéographique se retrouve au Mexique : thême de la jarre verseuse d'ondes vitales intarissable aux mains de la Puissance lunaire, Ish Mukanè (codex de Dresde).
Cette alliance de l'image de la lune ronde et blanche avec l'idée de fécondité, d'abondance et de nourriture, fait de la puissance lunaire, avec l'arrivée de l'agriculture, la protectrice à invoquer lors de la préparation des farines (Pierrot et la Boulange) et des mets rituels saisonniers (Crèpes à faire "voler" lors des "Candellaria", etc.). Un Bouclier rond. Image conçue au temps du métal (Coupe de Cadmos, mythe de Persée). Ce Bouclier est
en même temps Khonsou-Ioh
(lune) lumière de la nuit, Urkunden,VIII, cité par Dorchain, La lune, mythes et rites (Seuil) |
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